André Malraux

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André Malraux    France

(3 novembre 1901 à 23 novembre 1976)

est un écrivain, aventurier, homme politique et intellectuel français. Essentiellement autodidacte et tenté par l’aventure, André Malraux gagne l’Indochine, où il participe à un journal anticolonialiste et est emprisonné en 1923-1924 pour vol et recel d’antiquités sacrées khmères. Revenu en France, il transpose cette aventure dans son roman La Voie royale publié en 1930, et gagne la célébrité dans la francophonie avec la parution en 1933 de La Condition humaine, un roman d’aventure et d’engagement qui s’inspire des soubresauts révolutionnaires de la Chine et obtient le prix Goncourt.

Militant antifasciste, André Malraux combat en 1936-1937 aux côtés des républicains espagnols. Son engagement le conduit à écrire son roman L’Espoir, publié en , et à en tourner une adaptation filmée Espoir, sierra de Teruel en 1938. Il rejoint la Résistance en  et participe aux combats lors de la Libération de la France. Après la guerre, il s’attache à la personne du général de Gaulle, joue un rôle politique au RPF, et devient, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, ministre d’État, ministre de la Culture de 1959 à 1969.

Il écrit alors de nombreux ouvrages sur l’art comme Le Musée imaginaire ou Les Voix du silence (1951) et prononce des oraisons funèbres mémorables comme lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le  ou lors des funérailles de Le Corbusier le  dans la cour du Louvre, ou de Georges Braque. En 1996, pour le vingtième anniversaire de sa mort survenue le , ce sont les cendres de Malraux qui sont à leur tour transférées au Panthéon.

 

Ses œuvres :

  • 1920 : Des origines de la poésie cubiste, article dans La Connaissance, puis dans Action et des articles sur : Lautréamont et André Salmon.
  • 1921 : Lunes en papier, édité par la galerie Simon (Kahnweiler) Paris, gravures sur bois de Fernand Léger. Ainsi que des textes brefs : Les Hérissons apprivoisés – Journal d’un pompier du jeu de massacre.
  • 1922 : Des lapins pneumatiques dans un jardin français, texte farfelu. Écrit dans Dés des articles sur : Gide, Gobineau, Max Jacob, et préface le catalogue de l’exposition Galanis.
  • 1924 : Écrit pour une idole à trompe textes farfelus donnés en revues et repris dans les Œuvres complètes, vol.1, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade.
  • 1925 : L’Indochine, journal qu’il réalise avec Paul Monin, 29 éditoriaux ; puis après interruption devient : L’Indochine enchaînée, 25 éditoriaux, dernière parution le .
  • 1925 : L’Expédition d’Ispahan, en août sous le pseudonyme de Maurice Saint-Rose.
  • 1926 : La Tentation de l’Occident, chez Grasset.
  • 1927 : Écrit pour un ours en peluche (in-900) – Le voyage aux îles Fortunées (Commerce) – D’une jeunesse européenne dans le livre collectif intitulé : « Écrits », chez Gallimard.
  • 1928 : Les Conquérants, chez Grasset.
  • 1928 : Royaume-Farfelu, chez Gallimard.
  • 1930 : La Voie royale, chez Grasset, prix Interallié (ouvrage présenté comme le 1er volume des Puissances du désert).
  • 1932 : préface de L’Amant de lady Chatterley de D. H. Lawrence.
  • 1933 : La Condition humaine, chez Gallimard, prix Goncourt le  Malraux préface le roman Sanctuaire de William Faulkner.
  • 1935 : Le Temps du mépris, chez Gallimard.
  • 1937 : L’Espoir et, dans la revue Verve son premier texte sur La Psychologie de l’art.
  • 1938 : Espoir, sierra de Teruel, (mise en scène du film) qui sortira en 1945 en France sous le titre de L’Espoir.
  • 1939 : Laclos, étude publiée dans : Tableau de la littérature française.
  • 1941 : Le Règne du Malin, texte inachevé, publication posthume.
  • 1943-1948 : La Lutte avec l’ange, première partie, 1943, Éditions du Haut-Pays à Lausanne (la Gestapo aurait brûlé la suite du manuscrit) ; ce volume sera ensuite retitré Les Noyers de l’Altenburg, 1948, Gallimard, Paris.
  • 1946 : Le Démon de l’Absolu, consacré à T. E. Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, dont il publiera un extrait sous le titre N’était-ce donc que cela ?
  • 1946 : Esquisse d’une psychologie du cinéma.
  • 1947 : Les Dessins de Goya au musée du Prado et Le Musée imaginaire, premier tome de la Psychologie de l’art, ouvrage dédié à Madeleine Malraux.
  • 1947 : Romans parution du premier volume de ses Romans dans la bibliothèque de la Pléiade.
  • 1948 : Le Rassemblement, hebdomadaire qu’il crée.
  • 1948 : La Création artistique. Écrit des articles dans Le Rassemblement. Parution de The Case for de Gaulle, qui donne un dialogue entre James Burnham et Malraux.
  • 1949 : Liberté de l’esprit, revue du RPF qu’il crée et à laquelle il collabore, la direction est confiée à Claude Mauriac.
  • 1949 : La Monnaie de l’absolu3e volume de la Psychologie de l’art.
  • 1950-1978 : Saturne et de nombreux articles dans : CarrefourLe RassemblementLa Liberté de l’espritle destin, l’Art et Goya.
  • 1951 : Les Voix du silence, qui est une nouvelle version de La Psychologie de l’art.
  • 1952 : La Statuaire premier tome du Musée imaginaire de la sculpture mondiale, chez Gallimard. Préface de nombreux ouvrages dont : Qu’une larme dans l’Océan de Manès Sperber.
  • 1953 : lettres préface à Chimères ou Réalités.
  • 1954 : Des bas-reliefs aux grottes sacrées et Le Monde chrétien chez Gallimard.
  • 1957 : La Métamorphose des dieux, deviendra le premier volume (Le Surnaturel) de la trilogie qui reprend ce titre (voir plus bas).
  • 1964 : Entre ici…, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon (repris dans Oraisons funèbres).
  • 1967 : Antimémoires, (première partie du Miroir des Limbes). En 1972 : Antimémoires. Nouvelle édition revue et augmentée.
  • 1971 : Les Chênes qu’on abat… (repris dans La Corde et les Souris).
  • 1971 : Oraisons funèbres (huit oraisons reprises dans Le Miroir des Limbes en 1976) — préface le livre Souvenir à Charles de Gaulle.
  • 1974 : La Tête d’obsidienne (repris dans La Corde et les Souris).
  • 1974 : Lazare (repris dans La Corde et les Souris).
  • 1974 : Le SurnaturelLa Métamorphose des Dieux I (paru en 1957 sous le titre La Métamorphose des Dieux).
  • 1975 : Hôtes de passage (repris dans La Corde et les Souris).
  • 1975 : L’IrréelLa Métamorphose des Dieux II.
  • 1976 : La Corde et les Souris (seconde partie du Miroir des Limbes).
  • 1976 : Le Miroir des limbes (constitué des volumes suivants : I. Antimémoires, II. La Corde et les Souriset Oraisons funèbres), publié en octobre dans la Pléiade.
  • 1976 : L’Intemporel, La Métamorphose des Dieux III.

 

Autres citations :

  • “Juger, c’est de toute évidence ne pas comprendre, puisque si l’on comprenait on ne pourrait plus juger.”
  • “Dans un univers passablement absurde, il y a quelque chose qui n’est pas absurde, c’est ce que l’on peut faire pour les autres.”
  • “Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas.”
  • “Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables ce sont ceux qui m’aiment et ne me regardent pas, qui m’aiment contre tout, qui m’aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce que j’ai fait ou ferai, qui m’aimeraient tant que je m’aimerais moi-même – jusqu’au suicide, compris…”
  • “J’ai vu les démocraties intervenir contre à peu près tout, sauf contre le fascisme.”
  • “La mort n’est pas une chose si sérieuse ; la douleur, oui.”
  • “La vérité d’un homme c’est d’abord ce qu’il cache.”
  • “Etrange sensation que l’angoisse : on sent au rythme de son cœur qu’on respire mal, comme si l’on respirait avec le cœur…”
  • “Le plus grand mystère n’est pas que nous soyons jetés au hasard sur la terre. C’est que dans cette prison, nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant.”
  • “Le mépris des hommes est fréquent chez les politiques, mais confidentiel.”
  • “J’ai appris qu’une vie ne vaut rien, mais que rien ne vaut une vie.”
  • “Un homme qui pense, non à une femme comme au complément d’un sexe, mais au sexe comme au complément d’une femme, est mûr pour l’amour.”
  • “La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert.”
  • “Les artistes inventent le rêve, les femmes l’incarnent.”
  • “Pour l’intellectuel, le chef politique est nécessairement un imposteur puisqu’il enseigne à résoudre les problèmes de la vie en ne les posant pas.”
  • “L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme.”
  • “La mort est là comme la preuve irréfutable de l’absurdité de la vie.”
  • “Ceux qui croient que le pouvoir est amusant confondent « pouvoir » et « abus de pouvoir. »
  • “L’amitié, ce n’est pas d’être avec ses amis quand ils ont raison, c’est d’être avec eux même quand ils ont tort.”
  • “Les hommes unis à la fois par l’espoir et par l’action accèdent, comme les hommes unis par l’amour, à des domaines auxquels ils n’accéderaient pas seuls.”
  • “La culture nous apparaît d’abord comme la connaissance de ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers.”
  • “Il faut soixante ans pour faire un homme, et après il n’est bon qu’à mourir.”
  • “Commencer par exposer solidement le point de vue de l’adversaire, c’est lui enlever déjà beaucoup de force.”

Citations choisies




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